Comme un marin tombé du bord de son bateau,
Qui le voit s’éloigner en sachant que bientôt,
Tout ce à quoi il tient et qui l’aide à se battre,
Tout ça va disparaître, s’il cesse de se débattre.
Les images apparaissent les unes après les autres,
De cette vie passée toujours d’un port à l’autre,
Sans jamais avoir dit à celle qu’il aimait,
Tout cet amour sincère que sa fierté taisait.
Il sent sa fin toute proche. Déjà ses doigts geléss
Cessent de se débattre et cessent de l’aider.
Il aimerait qu’elle soit là, pour lui faire ses adieux,
Une fois dans sa vie à faire de son mieux.
Lui dire que tout ce temps il l’a tellement aimée,
Que les années passant, cet amour n’a jamais,
Pu sortir de son corps pour le lui avouer,
Qu'il voudrait le lui dire avant de se noyer.
Il est déjà sous l’eau les yeux écarquillés,
Attendant sans savoir ce qui va arriver.
Mais c’est la main de l’homme qui va l’en retirer,
Qui va le ramener à bord de son voilier.
Quand il sera rentré, il pense qu’il va lui dire,
Ces moments d’agonie à souffrir le martyre.
Mais il est bien rentré et il ne l’a pas fait,
Il l’a juste embrassée sans rien lui avouer.
Et comme il est mal et comme il a honte…
Pourquoi ne peut-il faire comme ceux qui racontent,
Qui peuvent se dévoiler, mettre à nu sans pudeur
Et dire à celles qu’ils aiment ce qu’ils ont dans le cœur.