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 Poèmes triste

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 6 novembre 1959 5/01/2020 
 Par Villar Garcia, 60 ans, Valserhône, France
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Mais qui donc êtes-vous ! Vous qui pleurez sans cesse
Des chagrins de petits à mes pleurs confondus.
Une fois de plus une oreille, avec paresse,
De mes mots de bébé n’aura rien entendu.

Que faites-vous ici, pour autant me déplaire !
Non, je n’ai rien de vous. Non, je ne comprends pas.
Vous qui n’êtes pour moi ni des sœurs, ni des frères.
Ce fruit que je vomis dans un dessous de drap.

Ce n’est pas ma maison et dans cette atmosphère
Je ne retrouve pas mon âme, aucun auteur
Ne saurait me décrire et le sein de ma mère
Et le goût du téton… Je cherche mon odeur

Dans cette chambre close où les femmes qui viennent
Et repartent avec des biberons vidés
Par des chiots me laissant la morsure des hyènes…
Elles partent. Je bois dans la maternité

Le lait des calories aux larmes euphoriques
Tant le désespoir dans un gave haut perché
Remplit ma panse. Avant de tourner en bourrique
Dis, ma mère quand donc viendras-tu me chercher ?

Rien à faire du loup. Rien à foutre des langes
Sentant le chien mouillé, la pisse des égouts.
Rien à faire, les chiens aux chiennes se mélangent.
Si je n’étais des leurs, je serais l’un de vous.

Bébés, vous n’êtes pas l’un des miens, pour l’admettre
Je devrais tout d’abord apprendre à vous parler,
Dérober le sourire avant de le remettre
À sa place, en main propre à vos bons pourparlers.

Oui bébés, comme vous, je suis sorti d’un ventre.
J’ai bu le sang d’un jour, celui où je suis né.
La divine richesse elle-même s’éventre
Pour voir mon intérieur complètement ruiné.

Je suis pauvre d’amour, de gestes et d’étreintes,
Pour n’avoir d’un moment suffisamment vécu.
Des hôpitaux d’église, ai-je besoin des saintes ?
Des hosties aux orties pour me torcher le cul ?

Dans la chambre trop close, une lucarne ouverte
Voit l’étoile du Nord des rois mages frileux
Aux étrennes portées par une algue trop verte,
Sur un poisson trop mûr, dans l’océan trop bleu.

Les bonnes sœurs de Dieu phagocytent le pagne
De Jésus-Christ, mon lange aussi souillé qu’un œuf
De pigeon ou de caille… Olé ! Au lait d’Espagne,
Un six novembre mille neuf cent cinquante-neuf.

Allaitez ma famine aux tétines du diable,
Avec voracité, que j’arrache sans faim
Du requin, l’aileron, de l’orque impitoyable
Le cœur saignant des cerfs… D’écervelés dauphins.

J’ai peur de voir ici une ourse haletante
Disputer son petit au loup sortant du bois.
Mon odeur faisandée devient-elle une tante ?
Pour l’oncle, mon parfum, l’hôte d’autres putois ?

Le lait qui tombe comme des gouttes boriques
Tant le manque d’amour est le vilain péché
Qui me dévore… Avant de tourner en bourrique
Dis, ma mère quand donc viendras-tu me chercher ?



Votes :  2 Votez pour le poème: 6 novembre 1959
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