Sur une marche, assis, dans vieux bidonville,
Un gamin joue tout seul, avec des images.
Il s’invente des jeux plus ou moins malhabiles,
En les utilisant en guise de personnages.

Un autre le regarde avec beaucoup d’envie,
Car lui aussi est seul mais n’a pas pour jouer,
Ces cartes qui permettent toutes ces rêveries,
Avec lesquelles aussi il pourrait s’évader.

On voit dans son regard que la misère existe,
Dans ses yeux sans éclat, le chagrin de sa vie.
Il a autour de lui que des gens qui sont tristes,
Et devenir un grand, ne lui fait pas envie.

Un homme ivre passe et jette une canette,
Une boite de bière qu’il vient de terminer.
Les deux gamins soudain se lancent un coup de tête,
Ils viennent de découvrir un jeu à partager.

Les yeux illuminés, ils courent vers cet objet,
Qui va pendant un temps les faire s’évader,
Un se croit Ronaldo et puis l’autre Pelé,
Un championnat de foot va alors commencer.
Ils vont jouer avec, un bout d’après midi,
Jusqu’à ce que la faim les rappelle à la vie.
Et comme tous les enfants, qui sont abandonnés,
Il faudra à nouveau se remettre à mendier.

La soirée sera rude dans leur quête de pitance,
Car les adultes qui passent, en toute indifférence,
Préfèrent s’enivrer et payer des catins,
Plutôt que les aider et leur donner du pain.

Ils vont alors errer, dans leurs tristes guenilles,
En espérant trouver une personne gentille,
Qui aura pitié d’eux, qui va les restaurer,
Ils n’auront plus alors, qu’un abri à trouver.