Dans une pièce sombre.
Tout doucement, sa vie s'achève.
Elle fait déjà partie des ombres.
Seul, son souffle est coupé de brèves.
Tic tac, tic tac. Une pendule égrène
Les quarts, les demies et les heures.
Ils jalonnent son chemin et sèment
Sur le temps, des notes qui meurent.
Alors, quand arrive midi,
Il lui casse l'ennui.
Celui d'une solitude sans fin.
Ah! Enfin! Voilà quelqu'un.
La vielle attend de se repaître.
De cette soupe où trempe du pain.
Assise dans la clarté, devant la fenêtre.
Où ses gens l'assoient le matin.
Ses yeux cherchent un regard.
Ses oreilles attendent de rares paroles.
Mais ses gens en sont trop avares.
De ces mots qui font du bien et la consolent.
Sa vie tiendra peut-être.
Encore un peu, jusqu'à demain.
Comme l'espoir d'être,
Qui s'accroche, c'est humain.
Dans la pièce, une petite lumière brille.
Tient! Ses mains ne tremblent plus!
Ses gens en pleurs, babillent.
Elle, elle ne les entend plus.