Il s'en va le temps, si pressé,
De faire oublier cette page déchirée.
Et moi je garde le coeur lourd
À espérer dans la langueur ton retour.
Qui demeure tel un appel sans réponse.
Pendant qu'il s'en va, un peu amer.
Fidèle compagnon de tristes jours
Dans l'angoisse permanent des tours.
Où le coeur meurtri, devenu pierre
À l'amour se ferme et y renonce.
Je me retrouve nu et sans défense.
La pensée pleine de vague brumeux.
À observer l'horizon nuageux
D'un ciel dépouillé de clémence.
Où survolent encore des oiseaux.
Et toi, perdue sur l'autre rive
Soumet tout mon être à la dérive.
Comme un mauvais rêve inséparable
Menant l'être à l'irréparable.
Et je traîne ma vie tel un lourd manteau...