Partir avec toi et dérober l’azur
Puis verser par boisseaux les perles de ton regard,
Afin que plaines et mers à jamais perdurent
En hommage silencieux au tendre du hasard.
Partir en conquérant à l’assaut de tes lèvres
Où ruissèlent et s’embrasent de complices secrets,
A ces heures imprévues si lentes et si brèves,
Quand tes bras et tes jambes en bouquet me sont rets.
Parcourir creux et vagues, déflorer l’instant,
Guidé par le seul phare d’un cri ou d’un soupir.
Au mitan délicieux de ce doux ouragan,
Jeter l’ancre à tes pieds mais n’y vouloir mourir.
T’explorer ô ma belle !
Des cils aux chevilles longer ta peau littorale ;
Aimer l’île entière, y cueillir la mangue et le sel.
T’effleurer de mes voiles.
L’alizé insinue le chant de son haleine
A l’orée rouge et noire de tes cheveux froissés.
Je m’apaise en rêvant que ton estuaire Marlène,
Me tiendra désormais en son port enlacé.
Lieusaint, été 2005.