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 Poèmes mystique

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 Voix d'automne 3/10/2012 
 Par Jacqueline Dubé, 79 ans, Saint-sulpice, Canada
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Le temps d’hier me cherche encor,
L’automne au vent souffle dehors,
Ensorcelés, les arbres dansent.
Et l’heure envoûte le silence

D’éblouissants feuillages d’or
Sous des nuages qui pour lors
Exaltent tout ce qui s’y frange
Comme ferait l’aile d’un ange.

Des ondoiements arquent le ciel
Qui rêve l’axe originel.
Vers quel zénith, entraînent-ils
L’orbe du temps hors de l’exil ?

Dans les gris chauds et lumineux
Le firmament se prête aux jeux
Des mouettes vives qui ondulent
Précises, hautes, minuscules !

Le soleil passe fascinant,
Dore le clair du jour mouvant.
Des ombres vont, munificentes,
S’enroulent dans l’air qui s’aimante.

Il va et vient, il disparaît,
Et bruinent d’irradiants reflets.
L’instant frémit d’eau volatile,
Qui tinte comme campanile.

Et somptueux, un arc-en-ciel
Signe l’émoi existentiel,
Fluide splendeur de l’intangible
Sous les arcanes de la bible !

L’heure ruisselle d’une onction
Qui n’est que pure réfraction.
Un friselis de feuilles plane
Et tout en soi est diaphane.

Et passe l'automne opulent,
Béni tout comme Canaan,
Avec ses fruits, ses champs qui fument
Et la saison qui les assume.

Mobile, l’ombre des clartés
Aux abords du courant bleuté,
Frôle les berges familières,
Dégage un site de lumière!

Depuis quand donc, ai-je été là,
Saisie en l’hymne que voilà,
Parmi d’évanescents choristes
Sur une intemporelle piste ?

Comme l’instant, l’âme frémit,
De l’air, de l’eau, du ciel qui fuit.
De-ci, de-là, erre une attente
Qui serait tout ce qui nous hante.

Et va le fleuve où va la mer
Qui sait les rythmes d’univers.
Les vents gonflés de solitude,
Ont une voix de multitude.

Et va l’automne, et va le temps
Dans le silence que j’entends.
Et va mon cœur au jour qui plonge
Bien au-delà de tous les songes.

Va le soleil à contre-jour,
Dore mes rives tour à tour,
Depuis ce faste qui m’inonde,
Dis-moi l’extase au soir du monde !



=====
Jacqueline Dubé



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