Sur une feuille morte et nue, je glissais dans la mort,
Sur la rive du son ivre d'un tam-tam ancien, se réitérait le sort
Sur un champ d'ombres et de souillures, s'étiolait mon folklore
Et migrait mon âme vers un tout autre corps
On étalait la cendre de mon karma sur une orphée antique
Pour l'épurer par cette bavarde lumière de l'est et cet ancestral cantique
Mais, mort après mort,
Aucune mémoire sur le moindre grain de sable
Aucun relais entre les mémoires
Pour me rappeler les cambouis des antérieures vies
Trop pesant ce voile, servez-moi un khépesh
Pour que je fasse saigner sa posture
Et l'aider à s'ouvrir, à nourrir mon esprit de réminiscence,
Pour qu'au-delà de lui, j'aperçoive les tâches inachevées
laissées à l'entrée de cette récente mort aux entrailles humides
Après toutes ces morts,
Je reviens à l'ultime vie pour briser le sort
Je substitue cette lumière de l'est à cette vive flamme violette
Pour purifier le karma et retourner au sommet de ce sommet né sur le sommier du sommet
Aucun effroi quand avance cet éclat du glas prêt à m'assommer
Je presse pour déposer le souffle dans l'agonie
Les embûches du chemin ayant rejoint l'harmonie
Je suis entrain de mourir pour la dernière fois, cette fois-ci
Aucune fleur, aucun pleur, aucune triste symphonie ;
Aucune tenue sombre pour amplifier la douleur, le tournis
Je ne reviendrai pas pour être pollen, sève, nectar,
Pour marcher à quatre pattes;
Je ne reviendrai plus pour posséder
le regard, l'égo et le sang
Ascensionné, je reviendrai en songe purifier vos cœurs avec des célestes encens
Et souffler dans vos oreilles, les pieux chants d'ici, en payant vos inimaginables rançons.