Tous sont morts jeunes.
Je les aimais.
Je les aime !
Dois-je les plaindre,
Dois-je les envier ?
La vieillesse leur fut épargnée.
La vieillesse.
Désolant cortège de douleurs,
De souffrances
Physiques et morales.
Insolite temps de l'existence.
Voile effrayant
Qui se pose sur toutes choses,
Les amitiés,
Les amours.
J'aimerais disparaître.
Sans trace !
Revenir au ventre de ma mère,
Avant le commencement.
Le soleil n'est plus cette chaleur
Lumineuse et douce.
Il me brûle,
M'aveugle !
Le froid me saisit,
Me paralyse.
La pluie;
Des barreaux de prison
Qui m'enferment
Dans mon ennui.
Tout est souillé,
Terne et gris.
Les décors de ma jeunesse
S'estompent,
Se désenchantent.
Les amis d'hier glissent,
L'un après l'autre
Dans un néant où,
Désesperement
J'attends d'entrer.
Mon corps pressent
Sa destruction.
Mon âme attend
Sa délivrance.
Ce temps n'est plus la vie !
Pourquoi,
Comment
Vivre après nos vingt ans ?