Je t’ai vue quelques jours avant de t’en aller,
Fatiguée, alitée, malade et sans espoir.
Tu me disais ce jour, que t’allais nous quitter,
Pourtant, tu t’es levée, pour bien nous recevoir.

Toujours pleine de courage comme à ton habitude,
Tu es restée à table le temps que tu pouvais,
Pour essayer de dire des mots, sans certitude,
Que nous ayons compris, ce que tu nous disais.
Et à te regarder, mon esprit se cachait
Derrière les souvenirs que je voulais garder,
D’une mère unique, qui avait tout donné
Et qui s’était battue pour bien nous protéger.

Déjà handicapée au cœur de ta jeunesse,
Tu ne t’es jamais plainte, mais chéri tes petits,
Que tu as défendu plus fort qu’une tigresse,
N’ayant que rarement un moment de répit.

J’aurais aimé crier que je t’aime très fort,
Mais à ce moment-là même si je l’avais fait,
Je sais que tous mes mots eurent été vains alors,
Car ton corps fatigué ne pouvait m’écouter.

Puis lorsque j’ai quitté ta belle maison de pierres,
J’avais la certitude, que quand je devrais faire,
Une nouvelle fois ce passage à l’envers,
Je viendrais embrasser une dernière fois ma mère.

C’est ce qui s’est passé et tu nous as quittés,
Laissant un trou béant qui perturbe ma vie,
Qui va peut-être un jour, pouvoir se résorber,
Car tu es toujours là et ce n’est pas fini.

Ces mots sont mes regrets pour ceux que je n’ai dis,
Pendant toutes ces années, passé à tes côtés.
Qui n’auraient rien changé à l’issue de ta vie,
Mais sans les prononcer, je sais que tu savais.