Pauvre terre alourdie par le sang des hommes,
Toi le soldat d'hier, qui a tant souffert,
Tranchées de combat, qui n'ont plus de forme,
Ce glas qui sonne et ces croix de poussières.
Sentier de misère, qui traverse la plaine,
Rongé, meurtri, troués par les bombes,
Ils leur reste la priére et n'ont plus de haine,
Ces allées de soldats, soldats de l'ombre.
Souffrance du front, à chaque bataille,
Êtres sacrifiés en première ligne,
Immobiles et fières, sous la mitraille,
Frontières de barbelés qu'ont alignes.
Ils creusent leurs pauvres tombes boueuses,
Que de soldats couchés, touchés par l'obus,
À coup de lambeaux, de loques crasseuses,
Un peu de vie, dernier refuge pour nos poilus.