La sonnerie au mort retentit pour la seconde fois de la journée
Dans ce cimetière peuplé de maintes croix blanches alignées…
Les documents s’enchaînent et se suivent à la télévision
Avec leurs bagages d’horreur, de drames et d’émotions
Les images qui défilent serrent mon cœur
Et de mes yeux, je ne peux retenir les pleurs…
Soixante ans après le débarquement sur les plages de Normandie
Je reste pétrifiée par tant de souffrances, totalement anéantie;
Je pense à toutes ces mères qui ont perdu un ou plusieurs enfants,
A ces femmes qui n’ont plus jamais revu ni mari ni amant
Je pense qu’en ce jour de malheur sont issus tant de petits orphelins..
A ces hommes, ces jeunes hommes, encore des gamins pour certains
A l’âge d’être maternés et de jouer au ballon, désespérément je pense …
Pauvres familles toutes démantelées, avec abnégation, pour notre France
En abordant nos rives, dans un déluge de feu, ils ont laissés leur vie;
Leur sang à leur courage mêlés sont imprégnés dans le sable, à l’infini;
Ils étaient venus pour défendre notre pays
Et refouler hors de chez nous, tous les ennemis…
Ceux que Dieu seul connaît, sous le drapeau américain hissé
Et tous ceux qui ont laissé dans le bois ou la pierre leur nom gravé
Méritent une reconnaissance éternelle et un respect profond;
A vous mes larmes de mère, de femme, de fille, et mon pardon…
6 juin 1944 - 6 juin 2004