Femme et non fable,
Forte et non faible
Peau ouverte par des grains de poussière tranchants,
Sur elle gicle du sang aux paupières vives,
Sous sa robe dansent des entailles
Fauchant l'innocence ;
Sur sa bouche règne le bâillon
Mais avance, va vers cette mue qui t'appelle,
Pour que tu quittes ces haillons
Tu seras désaturée, restructurée
Par cette lumière débout au début de l'autre rive
Cette odeur têtue de la mort, sur ton nombril, égorge son rythme
Point d'égards aux ombres,
C'est l'heure de la révolte
Continue à aiguiser le glaive
Je ne vois rien qui puisse assommer tes rêves,
La douleur étant une porte ouverte vers la transcendance
Et non vers la fuite
Aux pieds de tes yeux,
Nous sommes venus nombreux
Avec des bougies et quelques reliques des aïeux,
Célébrer tes entrailles ;
Remettre ce sang frais sorti de tes entailles
Nous sommes venus célébrer cette autre reine
Qui renaît de ces débris de sang devenus apatrides
Entre Jeanne d'Arc et Kimpavita,
insère y ta posture,
Prends tes marques, inhume ces ratures.
Ne t'éteins pas
Élève encore le taux de ta résilience
Pour que de tes éclats rangés ;
De ton tatouage divin qui fleurit,
Jaillissent ce tumulte qui rend gai
Et cette force qui rend libre.