Si on perd la raison, si on en est plus maître.
Pour garder dans son âme que ce procès est juste,
Ne penser qu'à cela, ne fixer que ce traître.
Comme un fameux pirate, reprendre la flibuste.
Que feriez-vous, Monsieur, si quelques nouveaux exploits.
Chaque jour, comme moi, vous menaient au barreau.
Je pourrais, quelquefois, sortir de mon carquois.
Quelques flèches, plus nobles, que celles de Barrault.

Je suis un avocat et tire les ficelles.
De toutes ces lois qui nous ont été faites.
Cherchant dans le Dalloz les fines étincelles.
Une jurisprudence m'aide et m'évite la défaite.
Travestir ces textes-là, me changer en bélître.
Danser le fandango, enflammer la casbah.
Détourner les regards ou bien jouer du fifre.
Tout est très bon, parfois, pour gagner ce combat.

S'il fallait pour cela, briguer toute l'audience.
Que je puisse d'un trait, d'un revers de ma manche.
Réduire ce parterre et lui faire silence.
En finir pour de bon, leur rentrer dans la tranche.
J'envisage avec force, avoir voix au chapitre.
Plaider ne sert à rien, Pierre Victurnien nous l'explique.
Et de même parfois à en botter les pitres.
Cela tout prêt de vous, moi seul, en prends le risque.

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En hommage à Nicolas Boileau.